Au sens littéral, le rebouteux est celui qui "remet les os bout-à-bout".
C'était généralement plutôt un homme, mais des femmes ont largement pratiqué le reboutement ou l'imposition par les mains, notamment pendant
les périodes de guerres, où l'accès à la médecine était compliqué.
Cette personne était donc bien connu dans les campagnes pour son habileté à remettre en place des nerfs "froissés" ou des muscles tordus.
Les besoins, l'improvisation et les capacités des uns et des autres ont permis de développer des pratiques afin de replacer des articulations, de soigner des foulures, voire des fractures.
Le rebouteux du village, face à lui même et aux difficultés de ses concitoyens et de sa famille, à développé ses propres techniques au fil du temps.
Il s'en est suivi une terminologie qui a évolué au fur et à mesure.
- Le rebouteux "classique" remet les muscles et les nerfs, et manipule de façon rudimentaire mais efficace.
Puis les termes varient en fonction des capacités :
- celui qui est plus doué pour remettre les vertèbres s’appellera le renoueur, cet autre efficace pour réduire
fractures et luxations, on l'appellera le rhabilleur ou l’ossier. - Le toucheur, lui, guérira par apposition des mains, par le fameux fluide et surtout par le biais
de vieilles prières des moines-rebouteux du Haut Moyen-Age. - Le faiseur de secrets, qui barre le feu, passe les verrues, ou encore coupe le sang... agit de la même façon,
mais n’est souvent pas un rebouteux au sens littéral du terme.
Ainsi, certains rebouteux n’héritent que de quelques secrets (il sera par exemple spécialiste des entorses, ou ne saura soigner que « le carreau », c’est-à-dire les appendicites, etc…), tandis que d’autres cumuleront plusieurs fonctions.
Ces multiples facettes du terme « rebouteux » est là l’origine de bien des confusions dans l’esprit du grand public !
Aussi, et contrairement à ce que l’on imagine souvent, le rebouteux n’est que rarement un adepte de “cracking”.
Ses manipulations articulaires sont efficaces mais grossières en comparaison avec la finesse actuelle de l’ostéopathie structurelle, et il existe aussi des rebouteux qui refuse la manipulation des vertèbres.
Aujourd'hui de nouvelles terminologie apparaissent : Reboutologie, Réactivopathie, Réactivologie, Réactivation Neuro-Articulaire et Tendino-Ligamentaire, Reboutothéraphie, Reboutage, Reboutement, Osthéo-Reboutage...
Comment devient on rebouteux ?
On peut devenir rebouteux par tradition familiale, mais aussi par vocation ou "par hasard".
En fait il n'y à pas de parcours spécifique, ni de logique professionnelle.
Certains y viennent petit à petit, d'autres par accident ou par révélation ou par hasard si le hasard existe.
Certains ou un "don", qui est en fait une capacité naturelle, d'autres suivent un cursus de cours dans une école
ou un institut de formation.
Qu'est ce qu'un rebouteux aujourd'hui ?
Aujourd'hui, le rebouteux n’est plus la brute d'autrefois.
Il est sérieusement formé et possède des aptitudes pour pratiquer plusieurs techniques pour obtenir un résultat, ce qui est le plus important pour lui.
Il adopte une attitude professionnelle attendue à notre époque, connait ses limites et ne vas pas au delà de ses capacités.
L'écoute du patient prend une part importante, ce qui permet au-delà des manipulations, de donner des conseils d'hygiène de vie.
Grâce à un développement extrême de son sens du toucher, à un savoir-faire éprouvé et aujourd’hui à une parfaite connaissance de l’anatomie, le rebouteux peut répondre à de nombreuses affections
L’excellence du rebouteux réside davantage dans son abord profond des tissus mous : muscles, tendons, ligaments, nerfs.
Il sait tout remettre en place !
Les gestes caractéristiques du rebouteux sont :
- le massage musculaire profond
- les crochetages de tendons, d’aponévroses, de nerfs
- le ponçage des nœuds musculaires et la friction de points ligamentaires ou névralgiques
- les dégrippages et les débroussaillages articulaires efficaces
- la réduction des luxations fraîches, voire des fractures simples.
Ajouter un commentaire
Commentaires